Les cenotes mexicains

Leur nom provient du maya « dz'onot » signifiant « puits sacré », via l'espagnol cenote. Certains d'entre eux étaient en effet considérés par les anciens Mayas comme communiquant avec l'« inframonde » et on y jetait des offrandes aux dieux du «Xibalba» *Wikipedia.

Ces vasques d'eau pure au milieu de cette végétation luxuriante sont un spectacle éblouissant. Après une mise à l'eau dans un bain de lumière, on évolue en apesanteur sous la forêt (et oui!...) au milieu des stalactites et stalagmites. On peut, au plafond, y voir dépasser les racines des arbres. Sur les parois ou au fond, des fossiles ou autres concrétions aux formes improbables. Le retour (il faut bien...) se fait en direction des rayons lasers qui transpercent l'horizon au bout du passage vers cet écrin fascinant & naturel à ciel ouvert qui brille de mille feux. 

Plonger dans ce genre d'endroit est vraiment une expérience unique. C'est une initiation à ce qu'on peut apparenter à la plongée « sout' », avec la zénitude qui s'impose face aux éléments...

Les cenotes sont des formations géologiques que l'on trouve principalement dans la péninsule du Yucatan, au Mexique. Ce sont des puits naturels ou des grottes remplies d'eau douce, créées par l'effondrement de terrains calcaires érodés par l'eau de pluie et le temps. Cette eau qui les remplit est souvent cristalline et abrite de nombreuses espèces animales et végétales. Certaines espèces de poissons et de plantes sont endémiques à ces environnements, et les cenotes constituent des habitats uniques pour la faune autochtone...

YQ, le 21/12/2024

L'anémone verte

Anemonia viridis

L'anémone verte (Anemonia viridis) est une espèce d'anémone de mer appartenant à la classe des anthozoaires (du grec animaux fleurs). Attention, pas de confusion, l'anémone est bien un animal ! L'anémone est couramment trouvée en Manche/atlantique est et dans les eaux méditerranéennes. Elle est plutôt solitaire et ce trouve notamment le long des côtes rocheuses voire dans les mares à marée basse sur nos côtes bretonnes. Sa couleur est généralement verte mais pas toujours. C'est dû à la présence de certaines microalgues de type Zooxanthelles vivants à l'intérieur de l'animal mais c'est une autre histoire... 

Cette espèce est quasiment un écosystème à elle seule. En plus des microalgues qui lui donnent entre autres sa couleur, elle est souvent associée à d'autres animaux. On peut parler d'association symbiotique ou mutualiste, chacun apporte à l'autre. 

L'anémone verte est du coup très appréciée par les photographes, pour la présence de ces petits habitants. Il est certain que la tailles des ces habitants nécessitent une bonne vue et du matériel adapté pour la prise de vue. En plus de l'objectif "macro" l'utilisation d'un complément optique à plusieurs dioptries de grossissement est à privilégier.

Les photos ci-dessous ont été prises le 10/11/2024 en sortie de l'estuaire du Trieux. Les estuaires sont des zones spécialement riches en biodiversité, de par les caractéristiques de salinité, des courants, de la charges planctonique... Un réel bonheur, une oasis pour les plongeurs naturalistes.

Crevette "Péricliménès atlantique - Periclimenes sagittifer" avec ces couleurs flashy caractéristiques.

L' "Araignée des anémones - Inachus phalangium". Elle se camoufle en s'habillant d'algues d'éponges...

La même "Araignée des anémones - Inachus phalangium" prise avec un complément optique.

YQ, le 11/11/2024

Fantomatiques gorgones

En plus des évènements climatiques, une autre problématique sévit en méditerranée : "L'algue barbe à papa". Rien à voir avec ces petites créatures débonnaires et sympathiques de dessins animés des années 70... Sont nom vernaculaire (usuel) est "Algues brunes filamenteuses". Ces algues recouvrent tout ou partie du paysage sous-marin et peuvent causer de gros dommages aux organismes sessiles (fixés). Les plus impactés sont notamment les suspensivores et les filtreurs qu’elles recouvrent car ils n’ont plus accès à leur nourriture. Si le phénomène perdure, les dégâts peuvent être létaux. "Acinetospora crinita", l’espèce de loin la plus fréquente, se développe au printemps et en été principalement, en mode calme, dans les habitats rocheux de l’infralittoral* et du circalittoral* et sur les herbiers de posidonie. Elle peut aussi se développer à des profondeurs plus importantes. Elle disparaît à partir de septembre.

Source D.O.R.I.S. et FFESSM 2A

J'ai pris cette photo en début d'été 2019, au pied sud du lion de mer, face à Fréjus. Ce voile cotonneux sur cette jolie gorgone pourpre m'a interpelé par son charactère fantomatique et inquiétant. Le substrat en était recouvert sur tout le versant. Les ramifications peuvent former des touffes épaisses, pouvant atteindre plusieurs mètres de longueur...

Les facteurs de déclenchement du bloom sont à priori énigmatiques et sont sujets à discussion, mais il semblerait que trois facteurs soient déterminants pour leur développement : la lumière, la disponibilité en nutriments (quantité de phosphates et matières azotées), et la température. Cette prolifération apparait au printemps pour disparaitre en fin d'été...

Ce phénomène me fait tout de même penser à ce qui touche la Manche depuis plus de 50 ans. Les locaux auront compris, je veux parler des algues vertes. Les causes de cette pollution ont été étudiées, sont clairement identifiés et paraissent tout de même relativement proches. Mis à part le fait que c'est vert et en surface d'un côté ou brun et et au fond de l'autre, ces pollutions sont bien présentes et posent problèmes. Le temps nous dira ce qu'il aura été fait pour endiguer ces phénomènes...

Ô ! vision enchanteresse... Leurs branches délicates et colorées, vibrant silencieusement au rythme des courants, gardiennes ancestrales des récifs, abritant une vie foisonnante et fragile... Quelles soit pourpre, sarmenteuse, éventai ou autres, les gorgones m'ont toujours fait rêver. Les évènements climatiques de ces dernières années ont, entre autres, fortement impactés les nombreuses colonies méditerranéennes. Par endroit, selon certaines sources, près de 70% de la population ont été touchés par une vague de mortalité. 

YQ, le 8/11/2024